Cerisier : 'royale'

Genre - Fruit : Prunus avium - Cerise

Informations de la variété

  • Prunus avium L.

  • Cerisier

  • cerise d'Angleterre
    anglaise royale
    Duke
    Archiduc
    Duc tardive
    Royale de Hollande
    Royal Duke
    Chiriduc anglaise
    de Hollande.
    Cerise muscadète
    de Prague tardive
    Royale ancienne
    Ducheri des Anglais
    Grosse cerise royale
    cerise anglaise
    jeffrey's royal
    jeffrey's royal caroon
    jeffrie's duke
    späte herzogen
    cerise de Vaux
    Belle de Worsery
    Jeffrey(s duke

  • Bois assez fort.
    Rameaux très nombreux, presque érigés, grêles, peu longs, légèrement coudés, lisses verdâtres sur le côté de l'ombre, brun foncé à l'insolation et tachés de gris cendré.
    Lenticelles clairsemées, petites, arrondies.
    Coussinets modérément accusés.
    Yeux petits, coniques, écartés du bois, aux écailles brunes et disjointes.
    Feuilles assez nombreuses, moyennes, d'un beau vert, ovales ou obovales, acuminées, plances ou faiblement contournées et quelquefois glanduleuses à la base ; leurs bords sont régulièrement dentés et crénelés.
    Pétiole de longueur moyenne, mince et assez flexible, carminé, souvent pourvu de petites glandes difformes, colorées, aplaties ou globuleuses.
    Fleurs tardives, rosées, s'épanouissant successivement.

    Fertilité médiocre.

    La végétation régulière de cet arbre et son abondante ramification font qu'il croît parfaitement sous toutes les formes et sur tous les sujets.

    Maturité juin et souvent se prolongeant jusqu'en juillet.

  • Fruits attachés par deux, le plus habituellement.
    Grosseur au dessus de la moyenne.
    Forme globuleuse assez régulière ou globuleuse légèrement aplatie aux pôles, à sillon peu marqué.
    Pédoncule de longueur moyenne, souvent grêle, mais souvent, aussi, bien nourri inséré dans une cavité prononcée.
    Point pistillaire sensiblement enfoncé.
    Peau d'un beau rouge qui se nuance, à l'insolation, d'une faible teinte brunâtre quand s'accomplit la maturité.
    Chair tendre ou mi-tendre, rosée, filamenteuse.

  • Eau abondante et légèrement colorée, douce, quoiqu'acidule, bien sucrée, très agréable.
    Noyau ovoïde plus ou moins arrondi, marbré de rose, peu bombé, assez rugueux, fortement attaché au pédoncule, ayant l'arête dorsale large, émoussée.
    Première qualité.

  • Très ancienne, et d'origine Anglaise, cette variété fut importée chez nous vers 1730, et tout d'abord alla recevoir, dans le Potager de Versailles, les soins des jardiniers de Louis XV. D'où lui vint naturellement le premier surnom que nous lui connaissons, cerise Royale, sous lequel le directeur même de ce Potager, M. le Normand, s'empressa de la signaler au public, en 1735, et que depuis elle a presque toujours porté dans nos jardins. C'est un précieux opuscule pomologique, jadis inséré dans le Mercure de France (année 1735, n° d'août), qui m'a permis de suivre ainsi, dès son entrée sur notre territoire, la Cherry Duke des Anglais. Il est intitulé : "Catalogue instructif des meilleurs fruits, avec les temps les plus ordinaires de leur maturité," se compose de trente-neuf pages, et débute par la courte pièce ci-après, qui lui donne toute l'autorité voulue :

    "Lettre de M. Lefevre, Marchand Grainier, Fleuriste et Botaniste, à l'enseigne du Cocq de la bonne foy, au milieu du Quay de la Megisserie, à Paris. - J'espère, Monsieur le Rédacteur, de vous mettre bientôt en état de rendre bon compte de ma conduite, au sujet de la petite fleur nommée "Oreille d'Ours" ; mais en attendant il sera plus utile pour le Public que je lui fasse part, dans cette saison, d'un Catalogue nouveau des meilleurs fruits, avec les temps justes de leur maturité ; ouvrage important, que M. Le Normand, Directeur du Potager du Roy, qui en est l'auteur, et de qui je le teins, ne trouvera pas mauvais que je communique au Public, qui lui sera redevable d'une instruction d'autant plus nécessaire, que presque tout le monde a des Fruits sans sçavoir ni leurs noms, ni dans quel temps on doit les mangers..... Je suis, etc. " (Mercure de France, août 1735, p. 1750.).

    Dans son Catalogue descriptif, le Normand n'indiquait pas le nom primitif, le nom anglais de cette belle variété, il se bornait à l'appeler Cerise Royale, ou d'Angleterre (p? 1767) ; mais un an plus tard -1736 - parut la première édition du Catalogue des célèbres pépinières que possédaient à Paris les Chartreux, et cet oubli fut réparé :

    "La Cerise Royale - y lisait-on - est grosse, assez ronde, d'un rouge noir, l'eau est douce sans acide, son bois est assez gros, sa feüille large et fort dentelée ; c'est une excellente Cerise, elle n'est pas commune, les Anglois la nomment CHERRY DUKE." (Catalogue des plus excellents fruits, les plus rares et les plus estimés, qui se cultivent dans les pépinières des révérends Pères Chartreux de Paris, 1736, p. 13.)


    Chez les Anglais, surtout au XVIIIè siècle, la Cherry Duke jouissait d'une très grande réputation, aussi s'efforça-t-on, vers 1775, de l'y répandre plus encore en la rebaptisant et qualifiant de gain nouveau sorti des environs de Londres ; fraude qu'on fut assez longtemps sans découvrir, car Lindley, le premier, je crois, qui l'ait dénoncée, l'a fait seulement en 1831. Décrivant dans son Guide to the orchard and kitchen garden, certain cerisier Jeffrey's Royal, ce pomologue le réunit, effectivement, au Cherry-tree Duke anglais, ainsi qu'à notre variété dite Royale, puis ajoute en des termes significatifs : "Cette sorte fut propagée, il y a cinquante ans environ [vers 1781], par un sieur Jeffrey, pépiniériste à la Brompton Park." (page 144, n°7)
    En France, assez récemment, semblable propagation me paraît avoir été tentée à l'aide d'une prétendue cerise de Vaux, trouvée, assurait-on dans un clos de vigne du département de l'Yonne, quand elle n'est autre que l'ancienne Duke anglaise et l'ancienne Royale de le Normand et des Chartreux. Je [Leroy] puis l'affirmer, cette fausse nouveauté m'ayant été adressée par plusieurs de mes confrères.

  • La cerise ici caractérisée est bien al variété que décrivit Duhamel (1768, t. I, p. 193) sous le n°20 et les noms Royale ou Chery Duke, mais ce n'est pas celle qu'il appelait à la fin de ce même numéro, Royale tardive et disait être des plus acides et murir en septembre. Or, deux cerises fort dissemblables portant actuellement, dans les jardins français, la dénomination cerise Royale, on a, pour les distinguer, appliqué le déterminatif Hâtive à la plus précoce, mûre dès le commencement de juin (sa description va suivre [Leroy, dictionnaire de pomologie]), puis le déterminatif Tardive à celle qui nous occupe et dont la maturité - de juin en juillet - est si loin, on le voit, d'atteindre le mois de septembre. Cette dernière cerise n'a donc reçu le qualificatif de Tardive, qu'aux dépens de la variété qui le portait si justement en 1768, variété qu'aujourd'hui je [Leroy] suppose très-rare dans la culture, n'ayant pu la rencontrer chez aucun de nos principaux pépiniéristes. Et je devais d'autant mieux m'expliquer sur ce point, qu'on a souvent essayé de vendre comme étant la Royale tardive de Duhamel, des variétés qui n'en avaient que l'étiquette, puisque leurs fruits se conservaient à peine jusqu'au 25 juillet.

    == Crédit description : André Leroy, Dictionnaire de pomologie, 1877 ==






  • - Dictionnaire de pomologie, André Leroy
    - Annales de pomologie Belge et Etrangère (Cerise Royale de Hollande)
    - Les fruits retrouvés (2ème édition). E.Leterme & J-M. Lespinasse.
    - Le verger français

Informations complémentaires

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Variété modifié le 29 août 2021