Griottier : 'de la toussaint'

Genre - Fruit : Prunus cerasus - Griotte

Informations de la variété

  • Prunus cerasus L.

  • Griottier

  • Saint-Martin (Cerise de la)
    Tros Kers (Cerise)
    Cerise tardive
    Tardive
    Cerise de la Toussaint
    De la Toussaint
    Allerheiligen (cerise)
    Cerise acide de la Toussaint
    All'Saints (cerise)
    Monat's amarelle
    Cerisier pleurant
    Saint-Martin's Amarelle
    Weeping
    Griotte Martin's
    Martin's
    Toujours fleuri (cerisier)
    Autumns Bearing Cluster (cerise)
    Marboeuf (cerise)
    October's (Cerise)
    Cerisier pleureur
    Cerisier tardif à grappes
    Tardif à grappes
    Griotte Monnat's

  • Bois faible.
    Rameaux très nombreux, des plus étalés et souvent arqués, grêles, assez longs, géniculés, rugueux, d'un brun foncé lavé et taché de gris cendré.
    Lenticelles clair-semées, petites, arrondies.
    Coussinets saillants.
    Yeux volumineux, ovoïdes sensiblement arrondis, très écartés du bois, parfois même sortis en brindilles à la base du rameau, ayant les écailles brunes et disjointes.
    Feuilles très nombreuses et petites, vert sombre, elliptiques et obovales, ou bien encore ovales allongées, longuement acuminées, canaliculées et finement dentées.
    Pétiole court, bien nourri, très roide, légèrement violacé, à très petites glandes arrondies et quelque peu lavées de vermillon.
    Fleurs très tardives, à épanouissement successif et très prolongé.
    Fertilité médiocre.
    Greffé pour haute-tige, sur Merisier, il devient assez remarquable, surtout par ses rameaux pendants qui lui donnent l'aspect d'un saule pleureur. Mais sur Mahaleb, pour formes naines, l'espalier excepté, qui ne lui convient pas, il est vraiment très beau avec ses longues grappes où les fleurs épanouies se mêlent aux fleurs entr'ouvertes et à celles en bouton, et les fruits rouges aux fruits jaunâtres et aux fruits à peine noués.

  • Attaché par très longues grappes portant de sept à dix griottes ayant chacune son pédoncule particulier.
    Grosseur poyenne ou petite.
    Forme globuleuse assez irrégulières, à sillon plus ou moins apparent.
    Pédoncule plutôt court que long, muni souvent de petits yeux et inséré dans une vaste dépression.
    Point pistillaire : placé de côté, généralement, et presque à fleur de fruit.
    Peau unicolore, d'un beau rouge vif.
    Chait jaunâtre, mollo, à filaments blanchâtres.
    Noyau assez gros, arrondi, bien bombé, ayant l'arrête dorsale large, unie, émoussée.
    Maturité successive, depuis août jusqu'à la fin octobre, et parfois atteignant le mois de novembre.

  • Eau très abondante, incolore fort acide et peu sucrée, mais sans amertume.
    Deuxième qualité plutôt que troisième., vu l'extrême tardiveté de la maturation.

  • Ce griottier, si curieux par les phénomènes exceptionnels de sa végétation et les caractères tout particuliers de son arbre, appartient à la fois aux espèces à fruits comestibles et aux espèces ornementales. Il occupe même, parmi ces dernières, un des premiers rangs, tellement son aspect est agréable dans un jardin, alors qu'on l'y voit, pendant plusieurs mois, chargé de ses longues grappes où s'entremêlent les fleurs et les fruits. Nous [Leroy] regretterions donc beaucoup - nos descripteurs d'arbres, on le sait, étant rigoureusement faites sur des sujets de deux ans de greffe - de n'avoir pu le caractériser tel qu'il se montre quant il est plus âgé, si Duhamel n'était pas là pour nous suppléer. Dès 1768, en effet, ce savant l'étudiait consciencieusement et le décrvait comme suit dans son Traité des arbres fruitiers :
    "Le port, la taille, les branches nombreuses du Cerisier de la Toussaint l'approchent du Cerisier à Bouquet plus que tout autre ; mais il a des caractères très singuliers. On n'y trouve que des boutons à bois et des boutons à fruit. Les boutons à bois produisent des bourgeons foibles, menus, de médiocre longueur, garnis de feuilles alternes longues de deux à trois pouces, larges de douze à seize lignes, terminées en pointe aiguë, dentelées et surdentelées, d'un vers assez foncé en dedans, d'un vert clair en dehors, fortes et soutenues ferme sur des queues longues de douze à quinze lignes.
    Les boutons à fruit, au lieu de fleurs, donnent au printemps de petites branches, don les trois ou quatre premières feuilles portent sous leurs aisselles des boutons à fruit destinés à produire au printemps suivant de petites branches semblables à celles-ci. Après ces trois ou quatre premières feuilles, labranche continue de s'allonger ; et à mesure qu'il se développe une nouvelle feuille, il sort de son aisselle une et quelquefois deux fleurs dont le pédicule s'allonge considérablement jusqu'à ce qu'elles soient épanouies.
    ... Comme les premières fleurs ne s'épanouissent qu'en juin, le fruit noue ordinairement fort bien...
    ... La branche à fruit ne cesse de faire de nouvelles productions jusqu'à la fin de l'été : de sorte qu'on y voit en même temps des boutons à fleurs, des fleurs épanouies, des fruits qui nouen, d'autres verts, d'autres qui commencent à rougir, et d'autres qui sont mûrs... Comme il naît un grand nombre de ces branches à fruit, ce qui rend l'arbre plus touffu qu'un autre cerisier, il y en a qui, trop couvertes parles autres, font peu de progrès et ne donnent point de fruit ; d'autres qui ne produisent que trois ou quatre fruits, et s'arrêtent dès la fin de juillet. Toute la partie des branches qui a fructifié, se dessèche et périt pendant l'hiver.
    Les feuilles des branches à fruit sont très petites et peu allongées ;... elles sont dentelées prodonddément, et surdentelées ; leur queue est longue de cinq à sept lignes. Un bon terrain bien cultivé augmente beaucoup la grandeur des feuilles et les dimensions du fruit. "
    (Tome Ier, pp. 178-180, n°9)


    En 1768, date à laquelle Duhamel publiait à Paris l'article ici transcrit, la griotte dite de la Toussaint pour l'époque la plus tardive de sa maturité, n'était déjà plus un fruit nouveau chez nous ; Jacques Daléchamp dès 1586 l'y avait signalée dans son Historia plantarum (t. I, p. 262), mais sans lui donner aucun nom, ce qui porte à croire qu'alors on commençait seulement à la cultiver : "Il y a, disait-il, des Cerises que leur façon de se développer fait ressembler à des grappes de raisin.". Mais elle fut lente à se développer dans nos jardins, puisque Merlet, en 1675, la qualifiait d'espèce de grande rareté :

    "Il y a - expliquait-il - une autre espèce de Cerise comme gémelle, qui est rare et fort particulière, et qui en donne plusieurs, ne sortans pas de l'oeil comme la Gémelle, mais de la queuë, les unes après les autres, comme en grappe" (L'abrégé des bons fruits, 2è éditions, pp. 21-22)


    Le griottier de la Toussaint est-il né en terre française? On le supposerait volontiers en voyant, au XVIè sicèle, notre compatriote Daléchamp être le premier à le signaler. Si je [Leroy] ne puis, toutefois, prouver qu'il appartient à la France, du moinssuis-je fondé à certifier que nous n'en sommes pas redevables à l'Angleterre, comme l'avait dit M. de Calonne en 1779 :

    "... Sur le terrain de Villebois et de Palaiseau (Seine-et-Oise) - écrivait-il - toutes les especes de Cerise sont rassemblées. On y connoît d'abord le Cerisier Précoce..... puis le Cerisier de Montmorency ;..... enfin une autre Cerise dont l'arbre porte deux fois l'an, la première au mois de juin, l'autre vers le tems de la Toussaint, dont elle à retenu le nom..... et qui a été tirée d'Angleterre." (Essais d'agriculture en forme d'entretiens, pp. 111-113)


    Une double erreur existe ici : non seulement aucun pomologue anglais n'a classé parmi les fruits gagnés en son pays, la Griotte de la Toussaint, qui n'y pénétra qu'après 1768, quand djéà nous la possédions depuis plusieurs siècles, mais encore il me faut déclarer qu'il est complétement inéxact que cette variété donne deux récoltes chaque année.

  • Le nom Cerisier à Grappes et Cerisier Faux-Bois de Sainte-Lucie sont uniquement synonymes de Caerasus Padus Communi, du Merisier à Grappes, arbuste souvent confondu par les anciens pomologues avec le Griottier de la Toussaint., ce qui doit engager les modernes à ne pas reproduire cette erreur de leurs devanciers. Le Laurus lusitanica porte également le surnom Cerisier à Grappes, mais comme ses feuilles sont persistantes, on ne saurait le prendre pour le Padus, espèce à feuilles caduques.
    Thompson, dans les Transactions de la Société d'Horticulture de Londres (2è série, t.I, p. 288), réunit le Guignier à Rameaux pendants au Griottier de la Toussaint. Il se trompe, et M. Jahn l'a dit avant moi dans l'Illustrirtes Handbuch der Obstkunde (1861, t. III, p. 81), en y classant ce guignier parmi les synonymes du Bigarreautier à Rameaux pendants.

    == Crédit description : André Leroy, dictionnaire de pomologie ==

    Bibliographie :
    Annales de pomologie Belge et Etrangère
    Dictionnaire de pomologie, André Leroy

    Periode de fructification : Août - Septembre - Octobre -


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Variété modifié le 29 août 2021