Pêcher : 'grosse mignonne '

Genre - Fruit : Prunus persica - Pêche

Informations de la variété

  • Prunus persica L.

  • Pêcher

  • Veloutée, Mignonne, Minion, De Zwol, Veloutée de Merlet, Grande mignonne, Mignonne française, Lack, Transparente ronde, Belle Beauté, French mignonne, Vineuse, Grimwood's new royal, grimwood's royal george, large french mignonne, vineuse, padley's early purple, Avant, Belle-Bausse, Early french, early may, early purple avant, early vineyard, forster's, forster's early, french grosse mignonne, johnson early purple, johnson's purple avant, kensington, neal's early purple, neil's early purple, pourprée hâtive, pourprée de Normandie, purple avant, purple hative, Ronald's early galante, ronalds's seedling galante, royal kensington, royal sovereign, la royale, superb royal, swiss mignonne, transparente, grosse veloutée, incomparable, mignonne tardive ordinaire à gros fruit, gemeiner lieblings, grosse mignone velouté, grosse prinzessin, mignonne tardive à gros fruit, de rosier, hâtive de Ferrières, Belle de Ferrières, Grosse mignonne ordinaire, mignonne ordinaire, mignonne veloutée.

  • Bois fort ou très fort.
    Rameaux assez nombreux, gros et longs, légèrement étalés à la base, érigés au sommet, sensiblement exfoliés, vert jaunâtre à l'ombre, rouge terne au soleil.
    Lenticelles clair-semées, petites, grises, arrondies.
    Coussinets saillants et se prolongeant latéralement en arête.
    Yeux flanqués de boutons à fleur, écartés du bois, gros, ovoïdes-obtus ou ellipsoïdes, aux écailles brunes, cotonneuses et disjointes.
    Feuilles abondanes, grandes, vert clair en dessus, vert blanchâtre en dessous, ovales-allongées, longuement acuminées, gaufrées au centre, à bords légèrement dentés et crénelés.
    Pétiole court et bien nourri, sanguin en dessous, à cannelure large et profonde.
    Glandes petites, globuleuses, placées sur le pétiole.
    Fleurs grandes et d'un rose violacé.
    Fertilité extrême.
    Sur tous sujets et sous toutes formes il pousse vigoureusement et fait des arbres irréprochables.

  • Grosseur très volumineuse.
    Forme sphérique, souvent irrégulière, inéquilatérale, comprimée aux pôles, à sillon, prononcé.
    Cavité caudale vaste et très profonde.
    Point pistillaire plus ou moins enfoncé dans une large dépression.
    Peau des plus minces, finement duveteuse, se détachant avec facilité, à fond jaune verdâtre clair, se couvrant presque partout, au soleil, de rouge-pourpre abondamment ponctué de carmin.
    Chair blanc verdâtre, fine, fondante, rosée près du noyau.
    Noyau non adhérent, petit, ovoïde-arrondi, bombé, très courtement mucroné, ayant l'arête dorsale peu ressortie.

  • Eau excessivement abondante, très sucrée, très vineuse et douée d'une saveur parfumée vraiment exquise.
    De première qualité.

  • Nous sommes, ici, devant l'une de nos meilleurs et de nos plus anciennes pêches, et devant celle, surtout, qui a subi le plus grand nombre de baptêmes, tant en France qu'à l'étranger. Cinquante-sept synonymes en deux siècles d'existence, tel est, effectivement, le chiffre des divers surnoms dont l'ont dotée l'ignorance, la supercherie et le mercantilisme, puis ces traducteurs enragés qui veulent quand même bannir de leur Pomone tout nom de fruit n'appartenant pas à l'idiome national. Et si nous cherchions encore, nul doute que ce chiffre ne pût être augmenté ; seulement, à pareil métier la plus robuste persévérance se fatigue, et la nôtre nous demande instamment de ne nous y point attarder davantage. Pêche Veloutée fut la dénomination primitive de cette variété, qu nous croyons provenue des environs de Paris, où Merlet la signalait ainsi en 1667 :
    "La Pesche Veloutée - disait-il - grosse, ronde, et d'un rouge-brun, est fort charnuë et des meilleures." (L'abrégé des bons fruits, 1ère édition, p. 40.)

    Pour une pêche de ce mérite, cette description était vraiment trop écourtée ; aussi doit-on penser que Merlet, comme elle se trouvait depuis peu dans la culture, n'avait encore pu l'étudier suffisamment. Opinion qui devient presque incontestable quand on le voit sept ans plus tard - deuxième édition de sa Pomologie - lui consacrer l'article ci-après, où il affirme que c'est une variété "des plus rares".
    " La Pesche Mignonne ou la Veloutée - écrit-il en 1675 - est une espece de Magdelaine hâtive, qui est plus platte que ronde, et qui est assez grosse, et fort colorée dehors et dedans. Elle a beaucoup d'eau et de goust, et passe pour une des meilleures ET PLUS RARES pesches." (Ibid., pp. 32-33.)

    La Quintinye (1680) ne fut pas très juste à l'égard de la Mignonne, dont le nom, cependant, à lui seul en indiquait et la beauté et la bonté :
    Pour les yeux - déclarait cet arboriculteur - la Mignonne est constamment la plus belle pêche qu'on puisse voir ; elle est très grosse, très rouge, satinée et ronde ; ...... a la chair fine, et bien fondante, et le noyau très petit, mais véritablement son goût n'est pas toûjours des plus relevez, il a quelquefois quelque chose de fade......" (Instruction pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. I, p. 435.)

    L'eau de la Mignonne avait parfois quelques chose de fade !.... Oui, dans le potager de Versailles cela pouvait peut-être se présenter ainsi, vu le sol humide et froid contre lequel la Quintinye eut constamment à y lutter, mais ailleurs, en terrain propice, jamais semblable reproche ne fut adressé à cette pêche, douée d'un si délicieux parfum. Et pour détruire l'effet de ce reproche immérité, nous allons opposer au jugement de la Quintinye, le jugement qu'en 1735 portait sur elle un directeur, également, des vergers du Roi, le sieur Le Normand :
    "De toutes les pêches - affirmait-il - la Grosse-Mignone est la meilleure et la plus belle ; si elle duroit pendant toute la saison des pêches, on se passeroit volontiers des autres espèces...... C'est la plus estimée, et celle dont on doit planter le plus......" (Catalogue des meilleurs fruits, avec les temps les plus ordinaires de leur maturité, inséré dans le MERCURE DE FRANCE, n° d'août 1735, pp. 1778 et 1781.)

    Cette précieuse variété, l'ainée, le prototype du groupe Mignonne, ne tarda guère à passer de chez nous en Angleterre, où dès 1729 Langley la décrivait et figurait (Pomona, p. 101, pl. XXVIII), l'appelant Minion, nom qu'elle y perdit bientôt pour y recevoir les pseudonymes Forster, Grimwood, Johnson, Kensington, Neil, Padley, Royal George, Ronalds, et beaucoup d'autres, tous mentionnés, du reste, en tête de cet article. Puis les Hollandais, les Allemands, les Américains la cultivèrent à leur tour, et sa réputation, on le peut dire, s'accrut en raison même de sa propagation, devenue si générale, qu'aujourd'hui [Leroy], partout où mûrit la pêche on est certain de rencontrer, occupant le premier rang, notre Grosse-Mignonne. Et, répétons-le, c'est justice, car le seul défaut que nous lui connaissions, consiste dans une tendance un peu marquée, à quitter l'arbre avant parfaite maturité.

  • Il existe une Fausse-Mignonne, vendue souvent pour la vraie, et qui n'est autre que la Chevreuse hâtive, caractérisée ci-dessus (p. 91) [Leroy, dictionnaire de pomologie] ; elle diffère principalement de la Grosse-Mignonne par les feuilles de son arbre, munies de glandes réniformes puis de glandes globuleuses, et par ses petites fleurs. Son fruit est aussi beaucoup moins gros, beaucoup moins coloré que la pêche Mignonne, dont elle n'a pas, non plus, le très-petit noyau. Rappellons enfin ce que nous avons dit en parlant de la Belle-Beausse (P. 56) [Leroy, dictionnaire de pomologie] : qu'il est impossible de classer cette variété parmi les synonymes de la Grosse-Mignonne ; arbre et fruit, tout s'y oppose, comme le démontre le plus rapide examen. Et il en est de même pour la vineuse de Fromentin, que l'on doit réunir uniquement à la Vineuse hâtrive.

    == Crédit description : André Leroy, dictionnaire de Pomologie ==






  • - Le verger français
    - Annales de pomologie Belge et Etrangère
    - Dictionnaire de pomologie, André Leroy

Informations complémentaires

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Variété modifié le 30 août 2021