Poirier : 'boutoc '

Genre - Fruit : Pyrus communis - Poire

Informations de la variété

  • Pyrus communis L.

  • Poirier

  • Poire d'ange
    Poire de Notre-Dame
    Desse
    Dosse
    Petite-Mouille-Bouche
    Petite-Verdette

  • Bois faible.
    Rameaux assez nombreux, étalés, courts, peu flexueux, brun olivâtre ou brun grisâtre, bien ponctués et à coussinets saillants.
    Yeux moyens, coniques ou ovoïdes, légèrement écartés.
    Feuilles petites, ovales, ayant les bords crénelés ou finement dentés, et le pétiole court et grêle.
    Fertilité remarquable.
    Il prend rarement, sur cognassier, une forme pyramidale dont on puisse être satisfait ; mais sur franc, pour le haut vent, il se montre très vigoureux.

  • Grosseur moyenne ou petite.
    Forme variable ; toutefois, elle est habituellement plutôt turbinée-arrondie, qu'oblongue-ovoïde.
    Pédoncule de longueur moyenne, mince ou assez gros, arqué, obliquement inséré au centre d'un large évasement entouré de gibbosités.
    Oeil petit, bien développé, à fleur de fruit ou faiblement enfoncé.
    Peau vert-jaunâtre, parsemée de points gris, maculée de fauve autour du pédoncule, striée de même dans la cavité ombilicale, lavée parfois de rouge-brun du côté du soleil, et parfois aussi couverte de quelques petites taches brunâtres et squameuses.
    Chair blanche, fine, ferme, fondante, des plus juteuses, assez pierreuse auprès des loges.

  • Eau excessivement abondante, fraîche, sucrée, acidule, imprégnée d'un parfum qui rappelle un peu celui de l'anis.
    Fruit de première qualité pour la table, et première aussi pour les conserves.

  • La bonté de ce fruit, l'un des plus anciens que l'on connaisse en France, le fit, dès le principe, dédier aux Anges, puis à la Vierge Marie, comme l'indiquent les noms de poire d'Ange et de poire Notre-Dame qui lui furent donnés successivement, et même simultanément, du XVIè sicèle au XIXè. Le naturaliste Jean Bauhin, dont nous [André Leroy, dictionnaire de Pomologie] venons de parler dans le précédent article, dit qu'en 1596 il dégusta à Boll (Suisse), le 25 octobre, une poire d'Ange encore parfaite, et qu'on lui assura que cette espèce se conservait jusqu'en janvier. Sur ce dernier point, Bauhin fut trompé ; mais pour le reste, sa description demeure d'une vérité complète, ainsi qu'on en va juger par la traduction suivante :
    "Engelsbirne : Poire des Anges. - Turbinée et voûtée à la partie supérieure, elle est largement arrondie à la base, et ventrue. Sa hauteur, quatre doigts, égale son épaisseur. Elle a la peau jaunâtre, la chair aromatique, acidule, et d'une agréable saveur. Son pédoncule n'a qu'un doigt de longueur....." (Loco citato, p. 115.=".
    Et nous observerons en outre, que la figure jointe à cette description est tellement exacte, qu'on la croirait calquée sur celle du deuxième type ci-contre.
    La poire d'Ange, nous [Leroy] le répétons, est la même que la poire de Notre-Dame, si commune dans la Gironde, son pays natal ; d'où vient qu'en 1860 M. de Liron d'Airoles, la croyant inédite, lui appliqua le nom du village de Boutoc, situé près de Barsac et regardé généralement comme son berceau.
    "L'origine de cette espèce - écrivait alors ce pomologue - se perd dans la nuit des temps. M. Jules Gérand-Castros, de la Société d'horticulture de la Gironde, nous a fait connaître que des arbres énormes, de plusieurs siècles d'âge, grands comme des chênes ou des tilleuls, existent dans la commune de Boutoc, canton de Langon (Gironde). Les fruits de cette variété abondent sur les marchés de Bordeaux, où ils sont fort recherchés et estimés... Comme elle n'a pas encore été décrite, nous lui avons donné, de préférence, le nom de poire de Boutoc, parce qu'il indique le lieu de provenance." (Notices pomologiques, t. II, p. 12 de la liste synonymique.)
    Peu après, le Congrès Pomologique, siégeant à Orléans en septembre 1861, adopta ce nom de Boutoc, et détruisit le synonyme Notre-Dame. Nous le savons, et ne pouvons que maintenir à cet ancien fruit sa dénomination séculaire : ce qu'eût fait le Congrès, s'il avait été de même de se prononcer sur l'identité absolue des poires d'Ange, de Notre-Dame et de Boutoc.
    Charles Estienne, en 1540, mentionna dans son Seminarieum une poire de Notre-Dame, que le Lectier, en 1628, et dom Claude Saint-Etienne, en 1690, citèrent également ; mais elle n'a rien de commun avec la nôtre, car elle mûrit en hiver. Ce fruit, que le Lectier appelait aussi poire de Cartelle, nous est du reste totalement étranger.

  • Duhammel, en son Traité des arbres fruitiers, disait en 1768, de la poire d'Ange : "On la regarde comme une variété de Salviati." C'était une fausse opinion, contre laquelle Poiteau s'est inscrit avec raison, en décrivant à son tour cette vieille espèce dans le tome III de sa pomologie française (1848) et en y constatant " la grande différence qu'il y a entre ces deux arbres." - M. Descaine, lui, croit que la pera Morota, actuellement cultivée chez les Lombards et les Vénitiens, n'est autre que la poire d'Ange (le jardin fruitier du Muséum, t. V, 1863). Nous signalons sa remarque, sans l'appuyer ou la contester, n'ayant pas rencontré dans nos excursions en Italie le poirier Morota, étudié par ce célèbre et savant professeur. - Notons, en terminant, que la poire d'Ange est particulièrement propre à fabriquer d’excellentes conserves, usage auquel les confiseurs s'empressent de l'utiliser, surtout dans le Bordelais.

    == Crédit description : André Leroy, dictionnaire de pomologie ==

    Periode de floraison : Avril -
    Periode de fructification : Août - Septembre -


  • - Dictionnaire de pomologie, André Leroy
    - Les fruits retrouvés (2ème édition). E.Leterme & J-M. Lespinasse.

Informations complémentaires

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Variété modifié le 30 août 2021